Lumières d'automne
L’automne est bien avancé, chaque jour les températures descendent un peu plus et les nuits se rallongent, s’étirant tard le matin… Encore quelques jours et l’hiver sera là. Mais pour l’heure, les feuilles d’automne s’accrochent aux arbres, les flaques d’eau et les mares ne gèlent pas encore et les derniers insectes disparaissent jusqu’au printemps…
Ce matin, je prends la direction de la réserve ornithologique. J’espère y croiser quelques passereaux, voir le martin pêcheur peut-être… et si j’ai énormément de chance, le butor étoilé…
Sur place, le soleil s’élève paresseusement au dessus des arbres, bien qu’il soit déjà tard pour une sortie photo ! La lumière est belle, ça fait du bien. Je croise ici un rouge-gorge, là une mésange charbonnière… Mais ils ne tiennent pas en place et je ne parviens pas à les cadrer… Puis c’est au tour d’un petit troglodyte de montrer le bout de ses plumes…
Je continue ma balade. Les rayons du soleil drapent la surface de l’étang d’une lumière chaude et dorée et j’y devine les silhouettes de grèbes huppés parmi celles des foulques macroules. Je m’allonge le long de la berge et cadre cette lumière d’automne…
Je déclenche juste avant que le martin pêcheur passe devant mes yeux à toute vitesse. Je ne le verrais pas mieux ce matin mais ce n’est bien sûr pas grave. C’est le genre de moment que j’aime. Un moment simple. Paisible. Je suis juste spectateur de la vie qui suit son cours, bien loin de l’effervescente et folle activité humaine…
Je me relève enfin et poursuis ma balade. J’aperçois le busard des roseaux, chassant au-dessus de la roselière. Il est trop loin de moi pour le cadrer alors je l’observe chasser et se perdre parmi les roseaux. Sur le chemin, encore quelques passereaux débordant d’énergie, trop rapides et trop lointains pour que je puisse les photographier.
Je parviens enfin à l’observatoire. A l’intérieur, deux photographes scrutent le marais. Ils sont armés jusqu’aux dents !! Eh oui, leurs objectifs, sans doute des 300 mm f4 – voire f2.8 – sont impressionnants et mon matériel fait bien pâle figure… J’écoute un peu les rumeurs du marais puis m’éclipse discrètement, l’observatoire étant trop exiguë, surtout depuis que deux autres ornithologues y ont pénétrés quelques instants après moi !
Je reprends ma marche et m'arrête ici et là, histoire de prendre le temps... Quelques feuilles couleur parchemin s'enroulent encore pour quelques jours sur une tige de roseau et attirent mon regard...
Je reprends ma marche et finis ma boucle autour du marais. Sur la berge, je m'allonge une dernière fois à la vue d'un foulque macroule traversant le vaste plan d'eau.
Je me relève et emprunte le chemin qui longe les étangs et la roselière, croisant de nouveau le martin pêcheur en vol, ainsi que le busard. Trop loin tous deux, encore une fois ! Mais que de splendides oiseaux…
Un jour, sans doute !
Rendez-vous est pris dans le marais…
