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Photo du rédacteurYannick Mnemonic

Corée & zombies, un pays plein de mordant !



Ces dernières années, la Corée nous a proposé trois productions zombiesques ; même si ce n’est pas fini, il était temps donc de faire un petit point sur ce sujet ! 2 films et une série au menu, avec des infections et des zombies, et – selon les cas – plus ou moins de survivants.


#alive est le film le plus récent, proposé en ce moment sur Netflix. Il nous propose un film en mode « survival », plutôt classique. On suit les premiers jours d’isolement d’un jeune homme, Oh Joon-woo, qui se retrouve seul dans son appartement, sans ses parents et sans avoir fait les courses la veille (c’est malin, faut toujours écouter maman !). Autant dire que la survie semble d’entrée de jeu compromise à long terme… Et elle l’est. Le héros est confronté à la solitude, pire que le confinement que nous avons tous vécu, puisque les zombies ont infecté sa cité et son immeuble, et que toute sortie de son appart est périlleuse. Au fur et à mesure que l’intrigue avance, le héros cède peu à peu au désespoir. Heureusement pour lui, une survivante apparaît dans l’immeuble face au sien, et change ses perspectives d’avenir.



Avec son titre, j’avoue que j’avais imaginé que ce film de Il Cho aurait une résonnance « réseaux sociaux » peu abordée d’ordinaire dans les films de zombies. Si effectivement on perçoit l’ombre des réseaux, je suis un resté sur ma faim (un peu ballot dans un film de zombies) et j’aurais aimé que cet aspect soit plus développé tout au long du film et non à un ou deux moments clés. Néanmoins, les technologies anciennes et nouvelles se côtoient pour aider à la survie : talkie-walkies suppléent les smartphones privés de réseau et les drones trouvent une nouvelle façon d’être utilisés. Côté zombies, rien de neuf : ils appartiennent à la catégorie « courent vite » (similaire à ceux de 28 jours plus tard, l’Armée des morts ou Word War Z), mangent tout ce qu’ils croisent, et ne sont pas particulièrement futés (sauf un pompier qui a de la suite dans les idées). Petit clin d’œil aux zombies de Romero : certains semblent avoir des résonnances de leurs vies antérieures (le pompier justement). Dommage que là encore, ça ne reste qu’un clin d’œil et que le film ne développe pas ce sujet. En bref, #alive est un film sympa mais qui reste assez classique et qui aurait pu (du) aller plus loin. A voir donc, si l’occasion se présente.

On reste dans le contemporain avec Dernier train pour Busan. On est dans le même schéma : apocalypse zombie subite, rapide et mortelle, avec des infectés partout qui courent et se jettent sur leurs victimes encore plus rapidement qu’un consommateur moyen sur ses produits préférés un jour de solde dans son super-hypermarché. On suit donc le héros qui tente, tant bien que mal, de survivre avec sa fille, dans un train en partance pour une zone non contaminée (mais va-t-elle le rester longtemps ?). Pendant ce temps bien sûr, le train se remplit de zombies, ce qui craint un peu quand même.

J’avoue avoir été très agréablement surpris avec ce film plutôt spectaculaire : on est parfois plus dans le film d’action qu’autre chose avec ces zombies dynamiques qui s’agglutinent pour avancer et atteindre leurs proies ou encore les trains qui déraillent. Visuellement, c’est donc assez réussi. De son côté, le scénario est plutôt efficace et ne laisse que peu de répit aux héros et aux spectateurs. Petit bonus : le film ne tombe pas dans la mièvrerie du fait des relations du père et de sa fille. Dans le train, les survivants se révèlent être à l’image de la société : il faut de tout pour faire un monde… et dans celui-ci, les costards cravates du monde des affaires cherchent à parvenir à leurs fins, quoi qu’il en coûte. Eh oui, comme souvent dans les films de zombies, les monstres ne sont pas ceux qu’on croit au premier abord… Le film pointe ainsi du doigt l’individualisme de notre société, livrée à la toute-puissance conjointe de l’État et du monde des affaires. Heureusement, les vraies valeurs subsistent. Pour conclure, je vous invite à monter dans ce dernier train pour Busan !


Quant à Kingdom, il fait le pari de placer son invasion de zombies dans une Corée du XVIe siècle… Et c’est pour moi très réussi !

Dans cette série, on suit les aventures de prince héritier Chang Lee qui tente de faire la lumière sur l’état de santé réel de son père, le roi Joseon, malade et qui n’est pas paru en public depuis un certain temps. Alors que le prince essaie d’avoir des réponses, il se voit mêlé à son insu à une affaire de haute-trahison et est contraint à la fuite. Les évènements aidant, il se met à enquêter en même temps sur une étrange maladie ressuscitant les morts qui se répand dans les provinces du Royaume, une maladie qui pourrait bien être en lien avec l’état de santé du roi...

Kingdom est une série surprenante. Ce qui saute aux yeux au premier regard, c’est le soin apporté aux costumes et aux décors : je n’ai pas les connaissances historiques pour pouvoir apprécier la justesse des costumes mais ils sont magnifiques et bien mis en valeur par une photographie recherchée et esthétique. Les plans extérieurs sont souvent grandioses et bénéficient d’une lumière travaillée qui contribue à donner ambiance et style à la série.

De son côté, l’épidémie de zombie sort du contexte apocalyptique auquel elle est confinée le plus souvent. Au contraire, elle sert ici l’intrigue générale, en étant un des pivots et moteurs de celle-ci, ce qui en donne tout l’intérêt. Difficile de l’évoquer plus avant sans spoiler, mais les zombies de Kingdom sont plus des armes que de simples vecteurs d’une épidémie mortelle…. Autre originalité de ces zombies, c’est qu’on en apprend beaucoup sur eux au fil des épisodes : leurs faiblesses, leur origine, tout est dévoilé petit à petit, ce qui change du prototype de l’épidémie classique genre ça nous tombe dessus comme ça et on ne saura jamais d’où ça vient (mais je suis sûr que c’est un coup de l’armée !). Comme leurs congénères contemporains des 2 fictions citées ci-dessus, ils sont véloces et ils ont grave la dalle. La maladie se transmet par une simple morsure et quand on en meurt, on ressuscite très vite (via des spasmes qui me laisse rêveur sur les jeux d’acteurs des contaminés), ce qui aide à une propagation rapide. Dur de l’arrêter donc !

Mais la grande force de Kingdom est avant tout de nous servir une intrigue mêlant habilement politique et jeux de pouvoirs, sur fonds de critique sociale. En effet, alors que les élites cherchent à assoir leur pouvoir, le « bas » peuple est clairement laissé de côté et c’est dans ce contexte que le prince héritier Chang Lee montre toutes ses valeurs. C’est qu’entre le clan opposé qui a pris le pouvoir et ne compte pas le lui laisser, et le peuple qu’il a le devoir de protéger contre l’épidémie, il a fort à faire ! Heureusement, il peut compter sur quelques alliés rencontrés au fil de l’histoire.

Jeux de pouvoirs, trahisons, combats épiques sont donc au menu de cette série zombiesque réussie. Foncez !

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